Donativo
Que cela soit en France ou en Espagne, vous trouverez sur votre chemin des hébergements en «donativo».
Il nous paraît nécessaire de rappeler ce que signifie le donativo et en quoi il est inscrit dans l’histoire même du pèlerinage. Etymologiquement, donativo, mot espagnol issu du latin donativum, signifie «don». Son origine historique vient du souhait de permettre à tout le monde, notamment aux plus démunis, d’effectuer le pèlerinage à Compostelle. Les hébergements en donativo étaient à l’origine, des accueils chrétiens. Ils permettaient ainsi aux pèlerins de vivre leur foi sur le chemin dans de bonnes conditions et c’était une façon pour les hospitaliers de mettre en pratique le message de l’Evangile : le don de soi, l’accueil de son prochain, etc.
De nos jours, le donativo, tout en maintenant cette tradition d’accueil et de don, déborde largement les accueils purement chrétiens. Les familles accueillantes ou les gites de pèlerins qui suivent le donativo n’imposent alors aucun tarif. Chaque pèlerin donne la somme qui lui paraît juste pour la nuitée, ou la demi-pension si les repas sont proposés. En aucun cas, donativo ne veut dire gratuit ou tarif réduit. Par exemple, une nuitée en France revient entre 10€ et 15€ et un accueil en demi-pension entre 25€ et 30€ (un peu moins en Espagne). Si vous n’avez pas de difficultés financières, il est juste de laisser au moins cette somme, voire un peu plus pour compenser la somme inférieure que pourraient laisser des pèlerins en plus grandes difficultés.
Les hospitaliers qui vous accueillent dans ces conditions sont des personnes extrêmement généreuses, qui donnent beaucoup de leur temps pour vous permettre de réaliser votre pèlerinage ; souvent anciens pèlerins, elles ont énormément à partager et souhaitent simplement rendre ce qu’elles-mêmes ont reçu sur le chemin. Ainsi l’hébergement en donativo facilite le pèlerinage aux personnes ayant des moyens plus limités. Cela ne signifie pas que ce type d’hébergement soit réservé à ce type de personnes. Au contraire, pour qu’il puisse continuer à fonctionner, on ne peut qu’encourager ceux dont les moyens ne sont pas contraints de choisir préférentiellement ce type d’accueil et de permettre ainsi l’expression de la solidarité et de l’entraide entre pèlerins ; c’est le contraire du chacun pour soi.
Soyons donc solidaires et responsables ! Petite anecdote personnelle : dans une auberge à Grañon (555 km avant Compostelle), une boîte en carton était posée sur la cheminée de la salle commune et un petit papier invitait à «donner suivant ses moyens ou à prendre suivant ses besoins». L’argent qui était déposé dans cette boîte par les pèlerins arrivés le jour même allait servir à nourrir les pèlerins qui arriveraient le lendemain ou à aider des pèlerins en difficultés, illustration parfaite de la solidarité et de l’entraide entre pèlerins.
Philippe